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Des briques et du sable (et du granit)

La fouille dans la nécropole de Pépy Ier a ouvert au début du mois. Les objectifs de cette année sont assez modestes : quelques « nettoyages » dans les complexes de Béhénou et d’Ânkhnespépy II afin de s’assurer que rien d’important ne nous a échappé, ainsi que des fouilles dans un secteur restreint de la nécropole où nous avions repéré il y a quelques années des vestiges intrigants.


Une petite équipe d’ouvriers a été mise au travail dans cette zone où se trouvent plusieurs constructions en briques crues. Après quelques jours, nous avons découvert une structure rectangulaire d'environ 1 x 2 m avec des murs en briques crues, une disposition typique des puits funéraires. Nous avons alors compris qu’une « tombe en four » devait se trouver sous nos pieds.

Les « tombes en four » sont des petites tombes en briques crues qui se caractérisent par leur plafond voûté. Elles sont construites à plusieurs mètres sous le sol et le seul moyen d’y accéder est par le puits funéraire, toujours placé au nord de l’entrée (voir schéma).


Vue en perspective d'une tombe en four

La prochaine étape était donc de vider ce puits de tous ses déblais. La fouille a commencé avec deux ouvriers dans le puits ; au début, les paniers de sable peuvent aisément être donnés à d’autres ouvriers par-dessus les murs du puits. Mais à partir d’une certaine profondeur, cela n’est plus possible. Le lendemain, avant de poursuivre la fouille, notre reis a donc fait installer un plateau de planches de bois au-dessus du puits afin que les paniers de sable puissent être tirés par deux ouvriers maniant expertement la corde. Leur coordination parfaite est nécessaire pour que les paniers ne se renversent pas sur les ouvriers travaillant dans le puits. Après un jour de travail, nous avons atteint le fond du puits, construit sur un lit de beau sable. L’entrée de la tombe était, elle, encore bouchée par les débris, mais nous pouvions déjà voir que le départ de la voûte avait été partiellement détruit par les pilleurs.


Fouille du puits

Avant de continuer plus loin le lendemain matin, nous avons commencé par consolider les murs du puits avec des planches de bois afin de nous assurer que tout ne s’effondrerait par sur nous. Ensuite, seulement, nous avons dégagé l’entrée de la tombe. Petit à petit, la tombe est apparue, remplie de déblais, mais intacte structurellement. Une demi-journée a suffi à vider la chambre funéraire, dans laquelle il ne restait absolument plus aucun vestige de matériel funéraire. Seul du sable nous attendait au fond de la tombe. Nous ne saurons donc jamais à qui appartenait ce petit monument. Sa datation exacte est aussi compliquée à établir pour l’instant, mais nous pensons qu’elle fut édifiée pendant la deuxième moitié de la VIe dynastie. La suite des fouilles nous permettra peut-être de préciser sa chronologie en rapport avec les autres constructions alentour.


Vue de la tombe




Nous savons en effet que d’autres vestiges nous attendent au nord (à suivre...), mais avant de les dégager, nous avions un obstacle de poids face à nous : le linteau en granit d’Ânkhnespépy II. Fort de ses quinze tonnes, ce linteau n’avait pas dû bouger depuis qu’il était tombé de sa place originelle. Notre fantastique équipe d’ouvriers a passé plusieurs heures à basculer d’abord le linteau (dont la face inférieure était en haut), puis à le pousser et à le relever sur une petite base. Désormais, le linteau ne gêne plus notre fouille, mais il a surtout retrouvé son sens initial et peut être admiré (et lu) sans avoir à tourner la tête.



Vue du secteur de fouille avec le linteau d'Ânkhnespépy II



Notre fantastique équipe d'ouvriers

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