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Au tour et autour d’Ibi

Les travaux à la pyramide d’Ibi, à proximité de la pyramide de Pépy II, ont repris fin novembre. Ils ont commencé avec la restauration du linteau de la descenderie, tombé entre fin 2018 et 2019. Nos ouvriers ont tranquillement redressé l’énorme bloc, avec comme levier notre 4x4 — et de nombreux ouvriers à l’intérieur, sur le toit et le capot pour contrebalancer le poids du linteau. Les travaux ont ensuite continué avec le désensablement de la zone autour du linteau (tranchée de la descenderie) et du serdab (une pièce non inscrite à l’est de la chambre funéraire). L’un des objectifs de cette année était d’effectuer de nouveaux relevés architecturaux de ces deux parties.


Dégagement de la descenderie

Un autre objectif de cette saison était de mettre au jour la partie extérieure du mur ouest de la chambre funéraire. En effet, le travail de restitution des textes dans la chambre funéraire a révélé un problème avec l’emplacement du mur ouest reconstruit dans les années 1930 par Gustave Jéquier. L’archéologue a replacé son mur à l’aplomb du sarcophage, là où il pensait que le début des inscriptions de la paroi nord commençait. Cependant, plusieurs fragments de textes découverts en 2015 n’ont pas pu être restitués à l’extrémité de la paroi nord à cause du mur ouest moderne. Ceci impliquait que la position du mur ouest devait être reconsidérée et nous espérions donc trouver plus d’indices derrière ce mur.


Le désensablement de cette zone a permis de mettre au jour le mur ouest de la tranchée de construction de la pyramide, préservé sur plus de deux mètres de hauteur. Sur ces murs, les architectes marquaient généralement des traits verticaux à la peinture rouge pour indiquer les emplacements des parois de la chambre funéraire. Et nous avons en effet trouvé des marques indiquant les parois sud et nord ! Nous avons donc étendu nos fouilles au sud, dans un espace qui n’avait pas été dégagé par G. Jéquier, à la recherche du mur sud de la tranchée. Nous espérions découvrir une trace qui permettrait de définir l’emplacement exact de la paroi ouest. Mais deux traces ont été trouvées, et aucune ne nous arrange vraiment ! Toutes deux pourraient a priori correspondre à l’emplacement du mur, mais l’une d’elles ne permettrait pas la restitution des textes, et l’autre est beaucoup plus à l’ouest que ce que l’on attendait…


Traits rouges d’architectes sur le mur ouest de la tranchée de construction de la pyramide d’Ibi

Heureusement, des indices supplémentaires nous attendaient encore dans l’angle sud-ouest, pour rappel jamais fouillé auparavant. Plusieurs fragments de blocs inscrits de Textes des pyramides ont été retrouvés, dont certains très imposants. Un énorme bloc qui paraissait appartenir à la chambre funéraire nous intriguait notamment. Plusieurs de nos ouvriers étaient convaincus que la face cachée était inscrite — et ils avaient raison ! Ce bloc s’assemble de plus avec un fragment conservé au magasin et très certainement avec un bloc sur le mur nord, à l’intérieur de la pyramide. Cet ensemble confirme une nouvelle fois qu’il faut prolonger les textes au-delà du mur ouest moderne.


Vérification d’un nouvel assemblage avec l’imposant bloc trouvé cette année

Nous avons donc plusieurs éléments importants pour élucider l’emplacement du mur ouest et interpréter les traces rouges ! Le travail sur l’architecture et la restitution des textes continue, mais les fouilles ne reprendront que l’an prochain. La mission a fini sa dernière semaine de terrain. Vivement 2022 !



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