Après l’interruption due à la révolution de janvier 2011, les travaux de la Mission ont repris en 2012. La mission a travaillé sur le site du 24 août au 16 novembre 2012 ; elle a effectué des dégagements au nord et à l'ouest de la pyramide de la reine Béhénou, a ouvert la pyramide de la reine Neit et poursuivi l’étude des Textes des Pyramides.

(1) Reprise des travaux sur le complexe de la reine Béhénou.

(2) La nécropole des élites et le tombeau d’Ouni.

(3) La pyramide de la reine Neit et les textes de sa chambre funéraire.

(4) Textes des Pyramides.

(5) Transfert du magasin de fouilles.

(6) Collaborateurs.

(1) Reprise des travaux sur le complexe de la reine Béhénou.

 

Le terrain ayant dû être abandonné précipitamment en janvier 2011, nous avons pu, cette année, procéder à la remise en état des structures détruites lors de la révolution, et reprendre le travail de fouille là où il avait été interrompu. Comme prévu, le travail s’est concentré sur le côté ouest de la pyramide, afin de retrouver le mur d’enceinte ouest du complexe, et sur le côté nord, afin de dégager les structures repérées en 2011. Par ailleurs, le travail s’est poursuivi dans la descenderie de la pyramide ; il s’est avéré particulièrement délicat compte tenu de l’état de destruction très avancé dans lequel se trouvait la descenderie, et de l’instabilité des vestiges qui subsistaient. Un travail de restauration important a permis de stabiliser une grande partie des structures.

(2) la nécropole des élites et le tombeau d’Ouni.

 

Depuis longtemps déjà, nous soupçonnons que le cimetière de l’élite (grands fonctionnaires, etc.) se situe non loin à l’ouest de la zone actuellement fouillée. Les murs de clôture ouest des ensembles funéraires de plusieurs reines s’alignent en effet presque parfaitement, dessinant en creux une rue continue de l’autre côté. Après le premier cercle, constitué par le complexe funéraire royal proprement dit, et le deuxième cercle, constitué par les différents ensembles funéraires de la famille royale au sens large, on peut légitimement envisager la présence d’un troisième cercle de tombes, destinées à l’élite, à cet endroit. Dans notre recherche fondamentale sur l’implantation et le développement de la nécropole de Pépy Ier, la détermination de cet élément est d’une grande importance.

C’est à l’occasion du dégagement d’une partie du mur de clôture ouest du complexe de la reine Béhénou que l’équipe de fouilles a découvert plusieurs blocs de pierre portant la titulature et les vestiges d’un texte autobiographique se rapportant à un vizir nommé Nefer-oun-Méryrê [1]. 

Ces blocs appartenant à un haut personnage de l’Etat confirment ainsi la présence de tombes de hauts dignitaires dans l’environnement immédiat de la nécropole royale et laisse bien augurer des découvertes qui attendent la mission dans les années à venir, dans le cadre de notre recherche des schémas d’occupation des sols de la nécropole de Pépy Ier et de leur évolution.

 

[1] Philippe Collombert, « Le mystérieux vizir Nefer-oun-Méryrê et la nécropole des hauts dignitaires de Pépy Ier à Saqqâra », Égypte, Afrique & Orient 77, 2015, p. 35-44. ; Ibid., « Une nouvelle version de l’autobiographie d’Ouni », dans Rémi Legros (éd.), 50 ans d’éternité. Jubilé de la Mission archéologique française de Saqqâra (1963-2013) (Bibliothèque d’études 162), 2015, p. 145-158.

3) La pyramide de la reine Neit et les textes de sa chambre funéraire.

 

Le complexe funéraire de la reine Neit, situé dans l’enclos du roi Pépi II, ne fait pas partie à proprement parler de notre concession de fouilles. Cependant, les Textes des Pyramides conservés sur les parois de la chambre funéraires de la reine, découverte par le fouilleur suisse Gustave Jéquier en 1932 [2], sont d’une importance toute particulière pour notre Mission. Avec la découverte des Textes des Pyramides de la reine Béhénou en 2010, venus s’ajouter à ceux de la reine Ânkhnespépy II retrouvés par notre Mission lors de ces dernières années, la problématique de l’emploi par les reines de ces Textes initialement réservés au roi se trouve considérablement renouvelée.

Dans cette perspective, le témoignage des Textes des Pyramides de la reine Neit est d’une importance cruciale pour notre étude, car la décoration de sa chambre funéraire est conservée pratiquement dans son intégralité. Pourtant, malgré la valeur primordiale de ce témoignage, les Textes des Pyramides de Neit n’ont fait l’objet que d’une publication succincte qui est notoirement entachée d’erreurs, probablement dues à la rapidité de publication choisie par son auteur.

Une couverture photographique complète de la chambre funéraire a donc été effectuée pour disposer enfin de relevés assurés de ces textes. Ce sont ainsi nombre d’observations nouvelles formulées et de découvertes ponctuelles, qui ne remettent pas en cause l’essentiel des conclusions de G. Jéquier, mais qui, accumulées, apportent des compléments d’information importants au travail de l’archéologue suisse.

Ce programme de travail dans la chambre funéraire de la pyramide de la reine Neit qui était au départ envisagé comme un simple relevé photographique va donc donner lieu à une publication collective de bien plus large envergure.

 

[2] G. Jéquier, Fouilles à Saqqarah - Les pyramides de Neit et Apouit (Service des Antiquités de l’Égypte), Le Caire, 1933.

(4) Textes des Pyramides.

 

Les travaux de copie, d’assemblages et d’analyse des Textes des Pyramides a été poursuivi cette année, notamment dans les pyramides de Téti (E. Bène), Mérenrê (I. Pierre-Croisiau), Ânkhnespépy II (B. Mathieu et E. Bène) et Béhénou (C. Berger et M.-N. Fraisse).