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La mission a une fin, les réflexions n’en ont pas

Ce jeudi 31 octobre, la saison 2019 de la Mission archéologique franco-suisse de Saqqâra s’est achevée. Une fois les derniers blocs décorés trouvés sur le chantier rapatriés dans le magasin, ce dernier a été fermé et scellé pour un an. Cette mission de sept semaines fut prolifique, nous permettant de mettre un point final à plusieurs études.

Marie-Noëlle Fraisse, ingénieure d’études au CNRS et membre de la MAFS depuis 1999, a achevé son étude des Textes des Pyramides de la reine Béhénou. Ce travail de restitution prenait la forme d’un véritable puzzle géant, dont le modèle n’était que partiellement connu – grâce aux parallèles issus des autres pyramides à textes – et dont un certain nombre de pièces manquaient. Malgré la difficulté de l’entreprise, les plus de 1 500 fragments, dont certains n’étaient longs que de quelques centimètres, ont été en grande majorité replacés sur les parois : restitutions théoriques et réalisées sur ordinateur, mais aussi restaurations in situ dans la pyramide (voir billet).

Izold Guégan (universités de Paris IV-Sorbonne et de Swansea, Pays de Galles) et Julie Villaeys (université de Paris IV-Sorbonne), doctorantes en égyptologie, ont quant à elles étudié les inscriptions monumentales du complexe funéraire de Pépy Ier. Ces grands hiéroglyphes en relief, d'une hauteur approchant les 40 cm et finement détaillés, étaient disposés en frise horizontale le long du mur d’enceinte ceignant le temple funéraire et la pyramide du roi ; des panneaux verticaux se tenaient également à chaque angle de ce mur de péribole. Le texte, reprenant la titulature de Pépy Ier tout en le désignant comme « l’aimé » des principales divinités de l’époque, servait la propagande royale. Bien que plus anciennes, nos inscriptions extérieures présentaient de fortes similarités avec celles du temple de la pyramide de Sésostris III à Dahshour (Moyen Empire, XIIe dynastie). Il nous a donc été possible d’échanger à leur sujet avec Adela Oppenheim, conservatrice du Metropolitan Museum of Art, dont elle co-dirige les fouilles à Dahshour avec Dieter Arnold (également conservateur au Metropolitan Museum of Art). Une nouvelle fois, nous tenons à lui exprimer notre gratitude pour ces discussions très fécondes et fructueuses : grâce à cet éclairage complémentaire, et malgré le caractère très lacunaire de nos vestiges, nous avons pu imaginer de nouvelles restitutions.

Enfin, Rémi Legros, membre associé du laboratoire HiSoMA, a également progressé dans son étude du mobilier du culte privé. Son analyse des très nombreuses tables d’offrandes privées – plus de 900 d’entre elles ont été découvertes – rend possible la compréhension d’une autre facette de la nécropole royale : de nombreux particuliers ont profité de la proximité des tombeaux du roi et des reines afin de pérenniser leur propre culte mémoriel. Ainsi, c’est toute la diversité de ces pratiques que nous pouvons mieux appréhender.

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