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Habibi Ibi

En parallèle de la fouille principale menée dans la nécropole des reines de Pépy Ier, la pyramide du roi Ibi a également bénéficié d’une attention particulière lors de cette saison 2019. Ce roi de la VIIIe dynastie (-2150-2134) possédait une pyramide située non loin de la chaussée de Pépy II, et dont les parois de la chambre funéraire étaient inscrites des Textes des Pyramides. Bien que découverte en 1930 par Gustave Jéquier et fouillée durant deux saisons, ce n’est qu’en 2015 que la Mission de Saqqâra put rouvrir cette pyramide, la seule connue de la VIIIe dynastie, et découvrir de nombreux nouveaux blocs inscrits.

Les 579 fragments actuellement connus sont étudiés par Christelle Alvarez, membre de la MAFS depuis 2011. Christelle Alvarez est docteure de l’Université d’Oxford, où elle a soutenu une thèse portant sur les Textes de la pyramide d’Ibi et s’intéressant notamment aux pratiques scribales et au développement de ces textes. Dans le cadre d’un post-doctorat à la Freie Universität de Berlin, elle participe maintenant à un projet dédié à la transmission du savoir à l’époque prémoderne. Christelle Alvarez étudie ainsi la transmission des textes funéraires de l’Ancien Empire au Moyen Empire.

Cette année, son travail s’est concentré sur la pyramide d’Ibi. Le sol de béton moderne posé par G. Jéquier a été retiré afin de dégager la structure de la chambre funéraire dans sa globalité. Cette tâche revêtait également un intérêt pour la conservation des textes, les émanations chimiques du béton pouvant altérer les parois. Ayant ainsi mis au jour la partie basse du sarcophage et quelques éléments du dallage et du sous-dallage, l’architecture du monument a pu être mieux comprise. Xavier Hénaff, quant à lui, a pu dater de l’Ancien Empire la majorité des tessons recueillis sous le sol. De nombreux fragments inscrits des Textes des Pyramides y ont aussi été découverts. Pour la plupart bien conservés, car protégés par de gros blocs issus du débitage du sarcophage, ils portent encore des traces de peinture rouge et noire sur le pourtour des signes, correspondant à la mise en place du texte.

Au magasin, Christelle Alvarez s’est aussi consacrée à la reconstruction des textes de la paroi ouest de la chambre funéraire d’Ibi. Grâce au schéma théorique connu dans les pyramides précédentes, donnant une succession de formules funéraires, il lui a été possible d’identifier les fragments d’Ibi pouvant provenir de ce mur particulier et de les repositionner. Toutefois, cette technique ne réussit pas toujours. Bien que les textes inscrits dans la pyramide d’Ibi suivent en grande partie la tradition des Textes des Pyramides, ils s’en distinguent cependant sur plusieurs aspects : certaines formules sont présentées dans un arrangement différent, d’autres sont tout simplement inconnues. De quoi nourrir les réflexions berlinoises de Christelle Alvarez autour de la transmission des textes funéraires !

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